Test : Agony

Lorsque le monde est au bord du chaos, lorsque l'humanité est en danger, devinez à qui on demande de l'aide. Et bien à un hibou et pas n'importe lequel, non, il s'agit là de la mascotte de PSYGNOSIS, dans le jeu AGONY, chouette non?! Développé par ART & MAGIC à qui nous devions déjà le très bon UNREAL, Agony sort en 1992 sur Amiga, et figurez-vous qu’il s’agit là d’une exclusivité Amiga !


La génèse d’un titre emblématique :
Après le développement d’Unreal, Art & Magic, composé de Franck Sauer et Marc Albinet les deux graphistes et d’Yves Grolet le programmeur en titre, s’attèle à un nouveau projet, nom de code TWILIGHT, je vous rassure tout de suite, rien à voir avec les films de merde, des vampires ça pfffff… Non à l’origine il s’agissait d’une suite pour Unreal, mais l’équipe désireuse de pousser les limites de l’Amiga dans ces derniers retranchements, opta plutôt pour un Shmup, plus facile à réaliser, ils purent ainsi se consacrer sur la technique.
Une démo sous le bras, Art & Magic présenta son projet au très célèbre éditeur Psygnosis lors du très grand salon ECTS de Londres en 1991. Les joueurs, un an plus tard auront la même réaction… Sur le cul ! Même les programmeurs Martin Edmonson et Paul Howarth de Shadow Of The Beast sont sur le cul ! Contrat en poche, ils rentrent chez eux, et six mois plus tard naquit Agony. Oui, avec un A comme Avant, Au-dessus, An prem… ah mince ça s’écrit pas comme ça …

Pas content ! Pas content !

On a au moins des artworks...

Oui, j’ai une revendication ! Quand je lis la preview sur Gen4, je cite «(…) Commençons par la présentation qui devrait compter une soixantaine de plans et durer près de 6 minutes(…) » ou encore dans la notice même du jeu « La séquence de chargement d’Agony présente l’épreuve qu’inflige Acanthopsis à ses deux apprentis… et le résultat… »… Oui, ben le résultat c’est nada ! J’ai beau chercher dans la notice si par hasard une disquette ne s’y était pas caché et rien !! Oui, alors on va dire que Marc Albinet avait de l’ambition, et malheureusement pas le temps ni les moyens, mais moi je dis chose promise, chose due… Ben je sais pas moi, après plus vingt ans, on peut toujours tenir ses promesses non… Non ? Entre deux Assassin's Creed...
Bref, à notre plus grand regret, elle fût donc abandonnée…

L'histoire:
Le grand magicien Acanthopsis découvre après une longue vie passé à sa recherche, les parchemins sacrés du pouvoir cosmique. Mais à l’aube d’une vie qui touche à sa fin, le grand maître se doit de confier ses parchemins à son successeur, mais problème, le successeur doit être choisi parmi ses deux disciples, Alestes et Mentor. « Celui qui remportera le combat serra en possession, pour le bien de l’humanité, des parchemins sacrés ». Alestes remporte haut la main face à son adversaire, mais le côté obscure de Mentor est relativement généreux, alors il vole les parchemins et s’enfuit… Vous êtes Alestes, vous devez les récupérer, vous devez sauver le monde... (et oui, fallait bien un pigeon !)
 

Sublime Ecran-Titre !

Quand on lance le jeu, la première claque qu'on prend, c'est l'écran titre, une merveille graphique !! Une œuvre de Franck Sauer, qui est aussi à l’origine des écrans de chargement (64 couleurs et plein écran s’il vous plait), tout aussi magnifique au passage ! La deuxième, c'est ces quelques notes de piano qui nous parviennent jusqu’aux oreilles... un brin de mélancolie se fait entendre... une oeuvre de Tim Wright. Titre qui a été gentiment plagié par le groupe Dimmu Borgir avec le titre Sorgens Kammer, juste un peu hein, on reconnaît à peine... Les coquinoux !

Passons au jeu maintenant, vous avez 6 niveaux à traverser. Si le début de l'aventure est assez facile, ça se gâte drôlement dès le deuxième niveau. Alestes (le hibou) possède une seule arme, une sorte d'onde, upgradable 4 fois, vous pouvez avoir aussi deux satellites en forme d’épées magiques, une au-dessus et l'autre au-dessous du volatile.
Outre ces armes, vous avez le pouvoir d'invoquer des magies, et vous pouvez invoquer huit pouvoirs différents lorsque vous ramassez les manuscrits appropriés, ces pouvoirs durent un laps de temps de quelques secondes seulement, mais sont terriblement efficaces et protecteurs. Appuyez simplement sur la barre d'espace durant le jeu pour avoir accès à la liste.
 

Inversion de l’énergie – Utile contre les attaques venant de l’arrière.
Boules de feu tournantes – Pour une protection autour du hibou.
Arrêt du temps - Bloque les ennemis à l’écran.
Chercheur de magie noir –Tir précis.
Ecran de plasma – Deux rayons balayent et détruisent tout.
Bombe intelligente – Détruit les ennemis à l’écran.
Invulnérabilité- Comme son nom l’indique, vous êtes invulnérable.
Pouvoir de pénétration- Rayons dévastateurs !

L'animation est à tomber par terre, le vol du hibou est très bien reproduit (hum, je vois pourtant mal les capteurs pour la motion capture sur notre rapace nocturne ! ), le travail de Franck Sauer sur l’animation d’Alestes est exceptionnelle, si bien que le ennemis ont dû revoir à la baisse leurs propres animations pour que celle du hibou soit le plus réaliste possible ! Le graphiste Marc Albinet a fait un boulot merveilleux également, ils se sont partagé tous les deux les niveaux. Une forte influence de Shadow Of The Beast, pour le design. A savoir également, que le fait que la mascotte de Psygnosis, le hibou, ne leur a pas été imposé, cela vient tout simplement de l’initiative même de l’équipe d'Art & Magic, histoire de séduire un peu plus l’éditeur, malin hein !

Franck Sauer, un artiste...
Le programmeur Yves Grolet utilise pour Agony et pour la première fois sur Amiga, la technique Trial Playfield, trois scrollings défilent à vitesse différente, mais là où se situe la différence avec les parallaxes de Shadow Of The Beast, c’est qu’ici les trois scrollings sont des plans complets,  et non des bandes, avec en prime des animations en fond (licornes, dragons...). Le tout donne un rendu de profondeur hallucinant, et est vraiment un régal pour nos yeux ! Cependant, un léger regret quand même, les ennemis se confondent avec les décors, la palette de couleurs étant identique, la difficulté de jeu se voit donc accrue.

Côté musique, là aussi Jeroen Tel a fait fort, une bande sonore rythmée, et même orchestrale par moment. Les jingles aussi sont remarquables, d'ailleurs l’équipe a fait appel aux meilleurs (la Dream Team?!), Allister Brimble (The Demon), Martin Iveson (Nuke), Matthew Simmonds (4Mat) et Martin Wall (Mantronix) qui est crédité, mais sa composition n’a pas été utilisée dans la version finale du jeu. Les bruitages eux, sont corrects, mais limités au strict minimum…
 


Au final, nous avons un shoot them up particulièrement réussi, doté d'un bon design, techniquement une œuvre d’art, c'est un excellent divertissement, et un sacré challenge dans les derniers niveaux. Assurément un des meilleurs jeux sur Amiga ! Bref un chouette jeu.


Sources :
-Le site de Franck SAUER.
-Le test d'Eric Cubizolle parut dans le numéro 8 de Pix'n Love.
-Le test d'Aligarion sur Amiga Chapter.Two.

Les Plus

  • La bande son du jeu exceptionnelle.
  • Les écrans de chargement sublimes.
  • L'animation du hibou.
  • L'utilisation du Trial Playfield pour les arrières plans.

Les Moins

  • Les ennemis qui se confondent avec les décors.
  • Remise à zéro des bonus quand on perd une vie...


Test rédigé par Sebkos, le 17/10/2015
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Notes

graphismes17
17
musique/sons19
19
animation18
18
maniabilite18
18
difficulte17
17

intérêt

91 %