Test : Beneath A Steel Sky

Univers Cyberpunk pour un scénario sombre et adulte, design général conçu par Dave Gibbons, illustre auteur de comics, Beneath a Steel Sky se déroule dans un univers futuriste dystopique où Robert Foster doit comprendre pourquoi tout le monde est à sa poursuite et en apprendre un peu plus sur son passé.

15 disquettes !!! Ce jeu comporte 15 foutues disquettes ! Je résume : on est en 1994 et sur nos Amiga, on a rarement plus d'un lecteur de disquette. Avoir un deuxième lecteur sur nos machines était quelque chose d'un peu luxueux, je ne vous parle même pas de ceux qui avait un disque dur, aussi rare qu'un cerveau dans une émission de téléréalité ... Alors pour se farcir un jeu sur 15 disquettes fallait être patient, et il fallait aussi que le jeu soit bon !

Les militaires à votre poursuite

Posons le scénario. Vous êtes Robert Foster, recueilli gamin par des aborigènes australien suite au crash de votre hélicoptère. Orphelin, vous avez été élevé par cette tribu. Un beau jour, après des années à avoir vécu dans le désert, un hélicoptère débarque dans le village et un groupe militaire, avec à sa tête le Commandant Reich, vient vous chercher afin de vous ramener à la ville, pour une raison qui échappe à Robert. Voilà pour le début de l'intrigue qui nous est racontée au travers d'une BD livrée avec le jeu, dessinée par le talentueux Dave GIBBONS, rien que ça ! Revolution Software a mis le paquet en ce qui concerne la mise en place de l'ambiance du jeu, et vous êtes transporté dans cet univers rien qu'à l'ouverture de la boite : en plus de la BD, vous avez le classique manuel d'utilisation ainsi qu'un manuel de sécurité décrivant via des rapports et des fiches l'univers et les personnages du jeu.
 

De retour en ville

Une vue imprenable

Le jeu démarre sur le crash de l'hélicoptère, ramenant Foster en ville, et plus précisément à Union City. Petite aparté, faut que le gars arrête de prendre les transports aériens, je pense qu'il doit porter la poisse. Profitant de la pagaille, Foster échappe à ses ravisseurs et part se réfugier dans un bâtiment. Là, le joueur est lâché avec tout un tas de questions : Qui est ce Commandant Reich ? Et surtout pourquoi le veut-il, et absolument vivant ? Le héro doit être la clef d'une énigme capitale, et c'est à vous de le découvrir et de dénouer cette intrigue.
Il est toujours difficile de parler en détail du scénario d'un jeu d'aventure sans spoiler l'histoire. Sachez que vous allez découvrir qu'en fait, votre recherche a été commanditée par LINC, l'intelligence artificielle régissant Union City, et qu'à la manière d'un Neo dans Matrix, vous allez devoir interagir avec elle. Tout au long de l'aventure, votre passé vous sera dévoilé et comprendrez pourquoi LINC cherche à vous récupérer. Pour mener à bien votre mission vous ne serez pas seul, et vous serez accompagné d'un sidekick rigolo, Joey, votre robot personnel que vous avez construit de vos propres mains à l'époque où vous étiez dans le désert. Rigolo n'est peut-être pas le terme juste, sarcastique serait plus approprié, et vous allez pouvoir demander à Joey d'effectuer tout un tas d'action, afin de progresser dans l'aventure. Il sera même possible de le customiser afin de lui apporter d'autres fonctionnalités.
 

Pas de SCUMM, mais du Virtual Theatre

L'inventaire du jeu

L'interface est extrêmement intuitive, pas d'interface avec des verbes à la manière d'un Monkey Island, ici tout dépend du contexte dans lequel vous voulez interagir avec votre environnement. Vous avez une flèche à l'écran ? Clic gauche et vous allez marcher jusqu'à l'endroit voulu. Une croix apparait au dessus d'un objet ? Clic gauche pour examiner l'objet et clic droit pour examiner ou utiliser l'objet. L'inventaire apparait lorsque l'on place le curseur de la souris tout en haut de l'écran, et on peut combiner les objets, les sélectionner pour les utiliser dans la zone de jeu, comme dans un classique point-and-click.

Quel charmant personnage ...

Les dialogues avec les PNJ ne sont pas en reste, et si le soft a un ton assez sérieux, le jeu comporte des touches d'humour très ironique sans ses choix. Le côté "humoristique" est dû à la volonté du producteur du jeu Charles Cecil ainsi que de l'écrivain Dave Cummins afin de trouver un juste équilibre, ne pas être trop dans le sérieux ni dans la loufoquerie d'un jeu Lucasfilm Games. Cet équilibre se ressent aussi dans les énigmes qu'il vous faudra résoudre afin d'avancer dans le jeu, qui ne sont jamais absurdes et "presque" toujours logiques.

Côté graphismes, les limitations du chipset OCS/ECS de l'Amiga ne se font pas du tout ressentir quant à la qualité initialement en VGA. Souvent le downgrade graphique du PC vers l'Amiga ne se fait pas sans heurts mais de ce côté rien à redire. Peut-être est-ce dû aux choix des couleurs, assez sombres. De plus, quasiment tous les tableaux que vous allez traverser sont vivants, animés de façon très subtile, rendant le tout réaliste.
 

Rancune tenace envers les disquettes

Un Dalek soudeur !

Permettez-moi de revenir sur un sujet tout de même sensible quand on parle de l'Amiga et du média qui permettait aux joueurs de pouvoir s'adonner à leur passion : les disquettes. Et comme dit en introduction, ce jeu en comporte 15, ce qui fait de lui le plus gros jeu Amiga jamais sorti en disquette. Et vous savez comme moi ce que ça implique un jeu multi-disquettes : des séances de grille-pain interminables. J'avais déjà vécu ça avec énormément de douleur sur Indiana Jones and the Fate of Atlantis, qui en comportait "seulement" 11, mais avec 15 croyez moi que les chargements sont interminables ... Et pourtant, le jeu vaut le coup que vous supportiez ça, c'était mon cas à l'époque où j'y ai joué avec UN seul lecteur de disquette et SANS disque dur. Heureusement pour nous, l'émulation nous permet d'installer ce jeu sur un disque dur virtuel, et pour ceux ayant un Amiga 600 ou 1200, la facilité que nous avons de nos jours à mettre une carte Compact Flash à l'intérieur de nos machines nous permet d'installer les jeux sur disque dur et de s'affranchir de ces sempiternels swap de disquettes.
 

L'un des meilleurs jeux d'aventure de l'Amiga

De part la qualité de son récit, la richesse de son scénario, la beauté des graphismes nous plongeant dans un univers à mi chemin entre Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques de K.Dick et Neuromancien de Gibson, ce jeu se hisse parmi les grands classiques du point-and-click, pas d'excuses pour ne pas y rejouer, d'autant plus que le soft est désormais freeware, une initiative a saluer, ce qui n'empêche pas les producteurs de continuer à proposer à la vente leur titre, dernier en date la version Remastered sur iOS.

Les Plus

  • L'univers cyberpunk
  • Le ton mature de l'aventure
  • De superbes graphismes
  • La BD de Dave GIBBONS !

Les Moins

  • Le nombre de disquettes si vous n'avez pas de disque dur ...


Test rédigé par TJMK, le 21/07/2016
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Notes

graphismes19
19
musique/sons17
17
animation18
18
maniabilite19
19
difficulte15
15

intérêt

96 %